
La Nef des fous – Sébastien Brant (1494)
Composé il y a plus d’un demi-millénaire, à la charnière du Moyen Âge et de la Renaissance, cette oeuvre fut le livre le plus lu en Europe au XVIe siècle. Parue à Bâle le jour du Carnaval de 1494, la Nef se répandit instantanément à travers le monde germain puis, après sa traduction en latin, à travers toute l’Europe entière, donnant naissance à des représentations cultes, à l’instar du tableau éponyme du célèbre Jérôme Bosch.

La Nef des fous – Jérôme Bosch (1500-1510)
Loin d’être un manuel de psychiatrie, la Nef se veut un catalogue des petites folies du monde, un répertoire des péchés et décrit, page après page, un étonnant cortège de sots et d’insensés, courant à leur perte sans songer à sauver leur âme. Selon la tradition du temps, c’est une oeuvre satirique avant tout, doublée d’une touche didactique de moralisme chrétien.
Ainsi, chaque page, illustrée, décrit un personnage, en vers, avec humour et sarcasme. De manière tout à fait pertinente, le livre s’ouvre sur le « capitaine » de la nef : l’homme entouré de mille livres qu’il n’a point lu. Autant dire, pour l’auteur de ce blog sur les livres, il en émane une saveur particulièrement cocasse.
Parmi les thèmes abordés, on y trouve la cupides, les bavards, les galants, les mendiants, les mauvaises femmes, les grossiers, les esprits rebelles et ceux qui étudient (et font des doctorats)… pour rien.