Nietzsche et la conscience

Nietzsche-thug-life

Que l’on adhère ou pas à sa pensée, il faut bien l’avouer, Nietzsche était en avance sur son temps, rendant Freud obsolète avant même son arrivée. Dans « La volonté de puissance », ouvrage débattu et critiqué sur lequel je reviendrais dans un article séparé, tant il pose de questions sur la dissociation pensée/émetteur-de-pensée/conséquence-de-pensée , il nous dit :

Erreurs monstrueuses:

1° La folle surestimation du conscient, dont on a fait une unité, un être: « l’esprit », « l’âme », une chose capable de sentir, penser, vouloir;

2° L’esprit pris pour cause, notamment partout ou apparaissent le sens pratique, le système, la coordination;

3° La conscience tenue pour la plus haute forme accessible, la qualité supérieure de l’être, « Dieu »;

4° La volonté introduite partout ou il y a action effective;

5° le « monde vrai » ou monde de l’esprit, accessible uniquement par des faits conscients;

6° La connaissance tenue exclusivement pour une faculté de la conscience, partout ou il y a de la connaissance.

Conséquences:

Tout progrès consiste en un progrès vers la conscience; toute régression dans un retour à l’inconscience (considéré comme l’équivalent d’une rechute aux besoins et aux sens – à l’animalité);

On s’approche de la réalité, de « l’être vrai », par la dialectique; on s’en éloigne par les instincts, les sens, le mécanisme..;

[…]

Tout bien doit venir de l’esprit, être un fait conscient;

Le progrès vers le mieux ne peut être qu’un progrès en conscience.

En d’autre termes :

  • la conscience est un artefact infime de la phénoménologie humaine, dont elle n’est qu’une conséquence.
  • Elle occupe une place négligeable par rapport au non conscient.
  • Elle n’est pas un but ni un objectif et ne garantit ni bonheur ni sérénité.
  • La volonté est une illusion.

A part sur le 3ème point, discutable selon moi, les 3 autres sont d’une justesse implacable et courageuse. Nietzsche était révolutionnaire et propose, dans son extrémisme revendiqué, des idées qui nourrissent bon nombre de théories ou de courants actuels.

Définir et comprendre la conscience est un chemin de longue haleine, passionnant et complexe, et je ne manquerais pas de revenir dessus.

3 réflexions sur “Nietzsche et la conscience

  1. Thanks so much for your quick reply!
    That is what I thought… I’m actually waiting to receive the Bianquis translation soon, as the Henri Albert one is missing these wonderful passages. I don’t suppose you have the exact page numbers from the Bianquis edition?

    All best,

    Aner

  2. Dear Mr. Makowski,

    I was reading your entry on Nietzsche et la Psychologie, and wondering if you could please send me the reference to the quotes you mentioned. Also, did take it directly from Le volonté de puissance itself, or from a secondary source?

    Thanks in advance,

    Aner

    • Dear Aner,

      Those lines are taken directly from the first of the two books « The Will to Power « , a complete french edition printed in 1951 and translated by G. Bianquis.

      Thank you for your interest,

      All Best,
      D. Makowski.

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