L’enseignement de la psychologie – de 1953 à 1967

Bulletins de Psychologie - 1953 à 1967

Bulletins de Psychologie – 1953 à 1967

Cet ensemble d’ouvrages est, pour un épistémologue, un véritables témoignages historique. Bien que la psychologie ne soit pas une science très ancienne, ils relatent, année après année, les importants changements d’orientation. Offerts gracieusement par la bibliothèque de l’institut de psychologie de l’université Paris Descartes (envers laquelle je suis très reconnaissant), ils comportent une collection d’articles, de résumés, de chroniques à destination des étudiants de l’université. Avant l’avènement de l’ère numérique, c’était là qu’ils trouvaient leur programme…

horaires et programme - licence 1 psychologie université Paris Descartes

Et quel programme ! Lagache, Anzieu, Fraisse, Piaget et j’en passe, autant de grand noms ayant forgés la psychologie française. Une chose frappe pourtant l’œil. A l’époque, déjà, Paris Descartes était le siège de la pluridisciplinarité. Tous les courants y figurent: psychologie sociale, expérimentale, psychophysiologie, psychologie clinique ou psychanalyse, autant de diversité enseignée par les plus grands.

D’ailleurs il est intéressant de noter la part importante de la psychophysique et de la psychophysiologie. A l’heure où la neuropsychologie n’existait pas vraiment encore sous sa forme actuelle, les élèves apprenaient déjà un nombre important de formules mathématiques et de lois physiques. Qui disait que la psychologie n’était pas une science ? Aujourd’hui, les étudiants qui s’attendent à ingurgiter bêtement les réflexions fumeuses et mystiques des autres vivent un supplice quand ils se rendent compte que la psychologie, c’est aussi des statistiques, de l’anatomie, de la biologie et de la physique. Et comparé à ce qu’il y avait avant, leur supplice est bien moindre !

Lois de psychophysique

Lois de psychophysique

Les aires de Brodmann

Les aires de Brodmann

Nerfs craniens

Nerfs craniens

On retrouve dans ces ouvrages des cours de pointe sur les nerfs, les aires cérébrales, la biologie, l’interprétation de l’EEG chez les épileptiques etc. qui sont bien plus poussés qu’en 2014. De là à conclure que l’enseignement de psychologie (à l’instar de l’université en général) est de moins en moins demandant… il n’y a qu’un pas.

Ces enseignements scientifiques coexistent avec des textes offrant une vision plus classique de la psychologie, avec de longues envolés mystico-lyrico-littéraires qui permettent à ces étudiants, dont l’objectif est de lire, relire et réinterpréter à l’infini des textes de Freud, d’y trouver leur compte. Néanmoins, certains passages à type de dissertation sont très intéressant, et j’aurais l’occasion sur ce blog de revenir sur plusieurs d’entre eux.

Bref, cet ensemble d’ouvrage offre un témoignage important pour ne pas reproduire ou continuer les erreurs qui ont étés commises dans la direction à prendre pour la psychologie française.

Une réflexion sur “L’enseignement de la psychologie – de 1953 à 1967

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